Les locations de maisons de vacances ont explosé dans de nombreuses villes avec l’arrivée d’Airbnb il y a plus de dix ans. Nous avons désormais atteint un point où il semble trop difficile de réguler le secteur, et aucune ville n'a trouvé la bonne « formule ». Barcelone, Londres, Berlin et Copenhague ont déjà mis en place des réglementations pour éviter le chaos dans les quartiers et zones les plus populaires, mais de nombreux propriétaires tentent de bafouer les règles, ce qui rend le respect des règles difficile.
Pour éviter qu'un grand nombre de propriétés soient utilisées pour le marché touristique, plusieurs municipalités ont mis en place des règles de « blocage ». C'est le cas de Dallas, qui a interdit les maisons de vacances dans certains quartiers résidentiels ; Barcelone, qui a interdit toute location de chambre à court terme dans des résidences privées ; ou encore San Francisco et Seattle, qui ont limité le nombre de propriétés qu'un hôte peut posséder, comme l'explique Bloomberg. D'autres villes, comme Paris et Londres, ont limité le nombre de nuitées pouvant être louées par an.
Ces mesures visent à éviter que les habitants soient « chassés » des centres-villes et que les biens immobiliers soient retirés à long terme du marché locatif.
Le défi de réglementer les locations de vacances
À Berlin, par exemple, les autorités ont récemment assoupli des réglementations qui s'étaient révélées impossibles à appliquer. Dans ce cas, en 2016, la ville a interdit la location à court terme d'appartements, mais pas de chambres individuelles, dans l'espoir de ramener les propriétés sur le marché de la location à long terme et d'atténuer la crise du logement dans la capitale allemande. Cependant, Airbnb et d’autres sites concurrents ont refusé de partager des données sur des hôtes individuels, rendant impossible de savoir qui enfreignait la loi, ce qui a amené les tribunaux à se ranger du côté des entreprises à plusieurs reprises.
Pendant ce temps, selon Bloomberg, Barcelone est l'une des villes européennes qui investit le plus de ressources dans la réglementation des plateformes de location de vacances. C'est la seule grande ville d'Europe qui interdit, par exemple, la location de chambres individuelles, et un système de licence mis en place en 2011 oblige les entreprises à afficher leur numéro de licence sur toutes les annonces.
Malgré cela, la ville peine toujours à contrôler le marché. Inside Airbnb estime que 30 % des 15 655 propriétés Airbnb enregistrées à Barcelone fin juin étaient illégales, car répertoriées avec de faux numéros de licence. En outre, 25 % des hôtes ont déclaré être exemptés des exigences en matière de licence, bien qu'Airbnb n'en exige aucune preuve.
Enfin, à Londres, on rapporte que des hôtes partagent une propriété sur différentes plateformes. Ils créent plusieurs annonces pour la même propriété et modifient la description ou utilisent des photographies sous différents angles. Il est également courant que l'appartement soit annoncé à deux endroits, indiquant par exemple qu'une propriété se trouve à Westminster alors qu'elle se trouve en réalité à Camden.
Article vu dans (Bloomberg), en anglais :
Les hôtes Airbnb tentent de contourner les réglementations municipales, de Copenhague à la Catalogne